Série "Histoire de points"
L’amour du textile, du fil et du point, sont récurrents chez Brankica Zilovic. Cette dernière travaille avec le fil pour se tourner vers le monde. La broderie et l’univers du textile se sont progressivement associés à ses pratiques au moyen d’installations, de configurations picturales ou de dessins.
"Toi mon amour" , acrylique et broderie, 2011
Ghada Amer est à la croisée de deux mondes: l’Egypte, son pays natal et l’occident, où elle a suivi ses études de beaux arts . De sa double culture « Est-Ouest » naît un travail très personnel qui porte sur cette place que peut avoir la femme, son corps et sa sexualité dans la société en général et dans la société musulmane en particulier. Un thème délicat au vu de tous les tabous et les stéréotypes qui l’entourent . En choisissant le fil et l’aiguille, pour broder des corps de femmes nues, jouant des scènes pornographiques élevées au rang d’ oeuvres d’art , elle choisit une activité que la tradition réservait exclusivement aux femmes. Mais par ce même moyen coud sa propre image érotique et s’émancipe. Son travail réussit surtout à nous rappeler que la sexualité est loin d’être absente de la culture arabo-musulmane, au-delà de la critique politique du statut de la femme et des rôles qu’on veut bien lui faire jouer. Une réflexion tout en relief qu’il faut aussi toucher du doigt pour en ressentir toute la matière et la portée .
Série " Travaux sur papier" , depuis 2008.
Hinke Schreuders est une artiste hollandaise née en 1969 basée à Amsterdam. Dans sa série « Works on Paper« , commencée à 2008, elle travaille à partir de photographies anciennes des années 50, sur lesquelles elle brode à la main abondamment, jusqu’à recouvrir presqu’entièrement l’image initiale. Avec son travail, Hinke Schreuders veut « brouiller subtilement la notion féminine de la vulnérabilité et renforcer la position de la broderie comme un médium artistique ».
Série « A woman’s work is never done »,
Eliza Bennett est une artiste britannique, née dans les Midlands, qui vit et travaille actuellement à Londres. Après des études supérieures dans le design textile, elle étudie la mode à l’université du Middlesex. Elle travaille un temps dans la création de costumes et d’accessoires pour le théâtre, avant de se tourner complètement vers une carrière artistique.
Sa pratique artistique se tourne vers une exploration du lien entre l’individu et son environnement social. De son passé de costumière, elle cherche à travailler un univers visuel, parfois textile, parfois pas. Le corps a une grande importance dans son travail, comme support de notre identité ou comme révélateur de nos vies intimes.
Dans sa série « A woman’s work is never done », Eliza Bennett choisit sa propre peau comme canevas. Indolore malgré les apparences, ce procédé mêle la transformation physique à un art textile traditionnel. L’artiste a ainsi expliqué sa démarche dans un court film de 8 minutes du même nom, diffusé à Oslo et Bergen lors d’une exposition sur les artistes brodeurs dans l’art contemporain.
Cette série artistique associe la broderie, activité traditionnellement féminine, et le principal médium qui sert à sa réalisation: nos mains. Mais ce sont des mains abîmées par le fil, percées de toutes parts par les aiguilles que l’artiste montre. Une manière de contrecarrer l’idée que « le travail d’une femme » est un travail léger et futile. Au contraire: les femmes sont souvent affectées à des tâches sous-payées, précaires, dangereuses, impactent l’intégrité de leurs corps et de leurs mains. Une oeuvre forte pour nous rappeler cette réalité pour la grande majorité des femmes dans le monde.